La ministre d’État en charge des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de la Francophonie et de la Diaspora, Thérèse Kayikwamba Wagner, a accordé une audience le vendredi 28 novembre à Bintou Keita, cheffe sortante de la MONUSCO et Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC. Cette rencontre d’adieu s’est tenue en présence de ses adjoints, Bruno Le Marquis et Viviane Van Deperre.
Lors de cet entretien, les deux responsables ont échangé sur la poursuite de l’appui des Nations unies au profit de la République démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne la continuité des actions de la MONUSCO. À l’issue de la réunion, Bintou Keita a rappelé le sens de cette visite :
« Nous sommes ici parce que dimanche, je quitte la RDC et Son Excellence Madame la Ministre a voulu que nous puissions nous dire au revoir. Mais en même temps, je ne dis pas au revoir, parce que les Nations unies (la MONUSCO) restent en RDC, à travers l’équipe présente ici et celle qui n’est pas dans cette salle. Elles continueront à mettre en œuvre le mandat confié par le Conseil de sécurité ».
Elle a souligné que la présence onusienne demeurera engagée dans les secteurs essentiels liés au maintien de la paix, à la protection des civils et au soutien aux réformes prioritaires pour la stabilité nationale. La responsable onusienne a également mis en avant les attentes des Nations unies à l’égard de la RDC, qui siégera au Conseil de sécurité dès janvier prochain. Selon elle, ce rôle sera déterminant pour renforcer l’efficacité de la Mission et stimuler la coopération entre les États membres, les autorités congolaises et la population.
« On attend beaucoup de la RDC à partir de janvier, quand elle prendra son siège au Conseil de sécurité, pour accompagner au mieux cette mission déployée depuis de nombreuses années. Nous avons aussi parlé du partenariat nécessaire à la mise en œuvre des accords de paix encore en discussion. Et mon dernier mot s’adresse à la population de la RDC : au revoir, et faites en sorte que la paix s’installe définitivement pour que le pays puisse se développer ».
Pour sa part, la MONUSCO avait déjà précisé que le départ anticipé de sa dirigeante initialement prévu pour février 2026 et désormais fixé à la fin novembre 2025 résultait d’un choix personnel. Citant un document relayé par Radio Okapi, la Mission a rappelé qu’« aucune enquête interne ni procédure disciplinaire ne concerne la Représentante spéciale », en soulignant l’attachement de l’ONU à la neutralité et à l’indépendance dans la conduite de ses activités.
Après le départ de Bintou Keita, la direction de la Mission sera temporairement confiée à ses deux adjoints : l’un supervisant la Protection et les Opérations, l’autre la Coordination résidente et humanitaire. Cette structure restera en place jusqu’à la nomination d’un nouveau chef par le Secrétaire général de l’ONU.
Nommée en janvier 2021 par António Guterres, Bintou Keita avait pris la succession de l’Algérienne Leila Zerrougui, partie en février 2021 après trois années de fonction. Elle est la deuxième femme et la première ressortissante d’un pays d’Afrique subsaharienne à diriger la MONUSCO depuis sa création en 2010.