Niché dans le groupement de Luhihi, à la frontière entre les territoires de Kabare et de Kalehe, un nouveau site minier attire depuis quelques mois une foule impressionnante. Autrefois méconnue, cette zone est aujourd’hui au cœur d’une véritable ruée vers l’or, suscitant espoir et convoitise dans tout l’Est de la République démocratique du Congo.
La découverte récente d’un gisement d’or en poudre a transformé ce village rural du rift Albertin – région montagneuse réputée pour ses forêts, ses lacs et ses ressources minières – en un centre névralgique pour des milliers de familles.
« Lomera est devenu un centre de négoce vital qui nourrit aujourd’hui plus d’un million de personnes venues de Kalehe, Bukavu, Katanga, Équateur et même du Nord-Kivu », témoigne un pêcheur du lac Kivu rencontré sur la route de Luhihi.
Un carrefour économique en plein essor
Situé à proximité de Kavumu, Lomera s’est rapidement imposé comme un pôle stratégique d’échanges et de production. L’activité minière y attire une mosaïque d’acteurs : exploitants artisanaux, commerçants, transporteurs, restaurateurs et prestataires de divers services. Tous espèrent améliorer leurs conditions de vie grâce à cette nouvelle manne aurifère.
Un potentiel à encadrer
Si l’essor de Luhihi ouvre des perspectives économiques considérables, les experts alertent toutefois sur les risques liés à une exploitation non régulée. Sans encadrement efficace, préviennent-ils, cette ruée vers l’or pourrait engendrer des conflits, accentuer la dégradation environnementale et priver les communautés locales des bénéfices durables de leurs ressources.
Ils appellent ainsi les autorités à mettre en place une gouvernance minière responsable, capable d’assurer une exploitation équitable et respectueuse des ressources naturelles.
John Sekeli