6 décembre 2025
Av P.E. Lumumba
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Sous la médiation de Trump, la RDC et le Rwanda concluent un accord de paix malgré la poursuite des combats

Les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame, ont signé ce jeudi un nouvel accord de paix destiné à mettre fin à la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo.

La signature a eu lieu au siège de l’« Institut Donald Trump pour la paix », anciennement « Institut américain pour la paix », récemment rebaptisé par le département d’État.

Donald Trump, présent lors de la cérémonie, s’est félicité d’avoir « réglé huit conflits » depuis son retour à la Maison-Blanche, un chiffre toutefois jugé très exagéré par de nombreux experts. Les présidents du Burundi, du Kenya, de l’Angola et du Togo avaient également été conviés à l’événement.

Les espoirs du président Félix Tshisekedi

Lors de son discours, Félix Tshisekedi a exprimé sa « profonde gratitude et son espoir sincère » devant les invités réunis pour la signature.

Il s’est dit déterminé à respecter les engagements pris, exprimant l’espoir que le Rwanda « respecterait la lettre et l’esprit de l’accord ».

Le président congolais a également évoqué la nécessité d’une « lutte commune » contre les groupes armés qui déstabilisent la région.

Kagame salue le « pragmatisme » de Donald Trump

Paul Kagame, pour sa part, a décrit Trump comme un dirigeant « impartial » qui « ne prend jamais parti ».

Selon lui, même si la région « est loin des gros titres », le président américain a su reconnaître une opportunité de contribuer à la paix et « l’a immédiatement saisie ».

Il a ajouté : « Plus important encore, l’approche du président Trump est pragmatique », tout en rappelant que la réussite de cet accord repose avant tout sur les dirigeants africains, et non sur Washington.

Ce nouvel accord intervient alors que celui signé en juin, également sous l’égide de Trump, n’avait pas permis de faire cesser les combats entre les forces congolaises et les rebelles du M23, malgré une médiation parallèle menée par le Qatar à Doha.

Contexte sécuritaire : combats persistants

La rencontre de Washington s’est tenue dans un climat de fortes tensions dans l’est de la RDC.

La veille de la signature, une conférence de presse a réuni le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, et celui de la présidence, Tina Salama, alors que des affrontements opposaient encore les rebelles de l’AFC/23 à l’armée congolaise.

Interrogé sur les combats au Sud-Kivu, Patrick Muyaya a déclaré :

« Cela prouve simplement que le Rwanda ne veut pas la paix », ajoutant que « le président est déterminé » et que la RDC respecte ses engagements.

Il a rappelé les propos récents du président américain : « La paix signifie pour nous le retrait des troupes rwandaises et la fin de tout soutien au M23. Une fois que cela sera fait, nous pourrons commencer à discuter tranquillement de paix, de développement et d’intégration ».

Concernant l’implication américaine, Muyaya a souligné qu’au cours des « 30 dernières années », des millions de personnes ont été tuées ou déplacées, et que Washington dispose de « différents outils » pour s’assurer que le Rwanda honore ses engagements à savoir retirer ses troupes du territoire congolais et cesser de soutenir le M23.

Les attentes de Kinshasa vis-à-vis de Washington

Tina Salama, porte-parole de la présidence, a insisté sur le fait qu’« il ne peut pas y avoir de partenariat économique sans la paix et la sécurité ».

Selon elle, les États-Unis s’engageront pleinement car « ils sont intéressés par ce que la RDC peut offrir ».

Une paix encore incertaine

Les rebelles de l’AFC/M23, qui n’ont jamais reconnu officiellement leurs liens avec Kigali, s’accusent mutuellement avec Kinshasa de violer le cessez-le-feu. Malgré les efforts de médiation successifs par Washington comme par Doha, la situation humanitaire reste dramatique, avec des milliers de civils contraints de fuir les combats.

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