23 octobre 2025
Av P.E. Lumumba
Éducation

Rutshuru : dans le groupement de Binza, des écoles en ruine et des élèves en détresse ( reportage)

 

Le droit à l’éducation est en péril dans le groupement de Binza, territoire de Rutshuru, où plusieurs établissements scolaires, aussi bien publics que privés, fonctionnent dans des conditions précaires, voire indignes.

À l’école primaire Kirumba, une école non conventionnée, la situation frôle la catastrophe. Le bâtiment principal, vétuste et fissuré, menace de s’effondrer à tout moment. Les salles de classe sont surchargées, sans bancs ni pupitres. La majorité des élèves suivent les cours debout ou assis à même le sol, dans un environnement à haut risque.

« Les élèves étudient dans des conditions très mauvaises. Ce n’est pas de ma faute, c’est un manque de moyens. Moi-même je suis déstabilisée, tout comme les enseignants et les enfants. Nous vivons ici par la grâce de Dieu. Le bâtiment n’est pas sûr, il pourrait provoquer un accident à tout moment. Les trois classes deux de première année et une de deuxième, n’ont même pas de pupitres. Les enfants souffrent vraiment », alerte Madame Kabanza Antoinette, directrice de l’établissement.

Face à cette situation alarmante, la responsable lance un appel pressant aux personnes de bonne volonté pour venir en aide à l’école, notamment par la construction de nouvelles salles et la dotation en mobilier scolaire.

Des classes à ciel ouvert, faute de bâtiments

Non loin de là, le Complexe scolaire La Croyance, qui organise l’option « Technique de Nutrition », fait également face à d’importantes difficultés. Ici, les cours se donnent en plein air, exposant élèves et enseignants aux intempéries.

 « Quand il pleut, nous ne savons pas comment nous positionner, surtout pour la classe de première année en nutrition. Les enfants n’ont nulle part où poser leurs objets. Ils se réfugient dans les coins encore en bon état en attendant la fin de la pluie. Cela perturbe les cours et affecte le moral des élèves. Ils ne se sentent pas libres, ils expriment souvent un sentiment de regret. Ce n’est pas normal », déplore le préfet Katembo Ngoko Espoir.

Une situation généralisée dans le groupement de Binza

Ces deux cas ne sont que la face visible d’un problème beaucoup plus large. Dans le groupement de Binza, de nombreuses écoles privées comme publiques se trouvent dans un état de délabrement très avancé. Manque de moyens, absence d’infrastructures de base, effectifs pléthoriques… Les défis sont nombreux et nécessitent une intervention urgente des autorités, des ONG et des partenaires du secteur éducatif.

Les enfants de Binza rêvent d’apprendre, mais leur environnement les freine. L’éducation, pourtant reconnue comme un droit fondamental, reste pour eux un combat quotidien.

Moses Mumbere Mukitsama

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