18 décembre 2025
Av P.E. Lumumba
Actualités Politique Sécurité

RDC-Rwanda : lancement prévu d’une opération conjointe de neutralisation des FDLR le 1er octobre 2025

La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont convenu de lancer, à partir du 1er octobre 2025,  une opération conjointe de neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé accusé de graves exactions dans l’Est congolais.

L’accord a été conclu à l’issue d’une réunion du mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, tenue les 17 et 18 septembre à Washington, en présence de représentants du Qatar, du Togo et de l’Union africaine, selon plusieurs sources diplomatiques.

Parallèlement à cette opération, la levée progressive des mesures défensives mises en place par Kigali dans l’Est de la RDC est également attendue à la même date. Ces mesures avaient été justifiées par la présence des FDLR, mais sur le terrain, l’armée rwandaise est accusée de soutenir activement la rébellion du AFC-M23, qui occupe illégalement les villes stratégiques de Goma et Bukavu depuis plus de cinq mois.

Un tournant espéré dans la crise sécuritaire

Cette initiative conjointe est perçue comme un pas important vers une résolution durable de la crise sécuritaire persistante dans l’Est du pays, marquée par la prolifération de groupes armés et les interventions militaires étrangères. Elle répond à de nombreux appels de la communauté internationale et de la société civile congolaise pour un désarmement effectif des groupes rebelles, en particulier les FDLR, souvent accusés de violations graves des droits humains, y compris des viols, des massacres et des actes de terreur documentés par le Groupe d’experts de l’ONU.

L’appel du docteur Mukwege

Le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, avait lancé, le 9 juillet dernier, un appel pressant en faveur d’un désarmement simultané des FDLR et du M23. Selon lui, seule une action équilibrée de la part du gouvernement congolais et de ses partenaires internationaux pourrait briser le cycle infernal des violences et mettre fin à l’impunité prolongée dont bénéficient ces groupes armés.

« Une telle démarche permettrait de priver Kigali du prétexte sécuritaire qu’il utilise pour justifier ses incursions en RDC », avait-il souligné.

Une annonce accueillie avec prudence dans l’Est

Malgré l’importance symbolique et politique de cette annonce, de nombreux habitants de l’Est du pays restent prudents. Après des années de promesses non tenues et de déclarations sans suite, une partie de la population exprime un scepticisme légitime.

« Ce n’est pas la première fois qu’on nous promet la paix. Ce que nous voulons, ce ne sont pas des engagements sur papier, mais des actions concrètes sur le terrain », témoigne un enseignant déplacé de la région de Rutshuru.

Un espoir fragile

Alors que la situation humanitaire se dégrade, avec des milliers de déplacés internes et une instabilité chronique, la mise en œuvre effective de cet accord pourrait représenter un tournant décisif pour la stabilisation de la région. Reste à savoir si la volonté politique affichée sera suivie d’actions tangibles, notamment le retrait des troupes étrangères, la restauration de l’autorité de l’État et la réinstallation des populations déplacées.

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