6 novembre 2025
Av P.E. Lumumba
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RDC : Plus de 26 millions de Congolais menacés par la famine en 2026, l’ONU sonne l’alerte

Alors que les conflits s’intensifient dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et que l’aide internationale s’amenuise, les Nations unies tirent la sonnette d’alarme : plus de vingt-six millions de Congolais pourraient être confrontés à une famine sévère dès le début de 2026. La situation humanitaire se détériore rapidement, aggravée par la baisse des financements et la persistance des violences.

Selon une analyse conjointe de la FAO et du Programme alimentaire mondial (PAM) publiée jeudi, le nombre de personnes touchées par une insécurité alimentaire sévère devrait passer de 24,8 millions en 2025 à 26,6 millions en 2026, dont près de quatre millions en situation d’urgence. Les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Tanganyika concentreraient près des trois quarts des cas les plus critiques.

Cette alerte intervient au moment où une conférence internationale se tenait à Paris pour mobiliser de nouveaux financements pour la population congolaise. Les chiffres présentés par les agences onusiennes révèlent toutefois un épuisement préoccupant des ressources.

« Sans moyens et actions immédiates, des millions de vies sont en danger », avertit Cynthia Jones, directrice pays par intérim du PAM.

Face à un déficit de 349 millions de dollars, le PAM a drastiquement réduit son aide, ne pouvant atteindre cette année que 600 000 bénéficiaires sur les 2,3 millions prévus. La FAO, de son côté, n’a pu assister que 217 000 personnes sur les 3,6 millions initialement prévues à la fin août, faute de financements suffisants.

Une déplacée de Bulengo
Une déplacée dans le camp de Bulengo incertaine, alors que les autorités du M23 leur ordonnent de démonter leurs abris de fortune.

La situation pourrait encore s’aggraver : le PAM craint une rupture totale de l’approvisionnement alimentaire dès février 2026.

Plusieurs facteurs alimentent cette crise. Dans l’est du pays, les affrontements entre l’armée congolaise et le M23, soutenu par le Rwanda, provoquent des déplacements massifs et exercent une pression supplémentaire sur les terres agricoles et les marchés locaux. La situation économique nationale, la flambée des prix des denrées et le manque d’investissements dans le secteur agricole aggravent encore la vulnérabilité des familles.

La malnutrition infantile reste également préoccupante : 3,2 millions d’enfants souffrent déjà de retard de croissance dû à une sous-nutrition chronique.

« L’aide agricole d’urgence est l’un des moyens les plus efficaces pour répondre aux besoins humanitaires », rappelle Athman Mravili, représentant par intérim de la FAO en RDC.

Pourtant, faute de financements, cette aide reste très limitée. Sur le terrain, ONG et autorités locales observent déjà des signes précoces de famine dans plusieurs zones rurales du Nord-Kivu et du Tanganyika, renforçant l’urgence d’une mobilisation internationale rapide.

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