Au moins quinze corps sans vie ont été découverts entre mardi et mercredi 19 novembre dans plusieurs localités du territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Ces nouvelles tueries, attribuées aux rebelles ADF, relancent les inquiétudes d’une population déjà meurtrie par des attaques répétées depuis plusieurs semaines.
Vyanney Kitswamba, coordonnateur de la protection communautaire en chefferie des Baswagha, indique que huit cadavres ont été retrouvés mardi dans une ferme privée du groupement Mwenye. Les premières informations laissent penser que ces personnes auraient été tuées lors de l’incursion des ADF le week-end dernier.
Dans le groupement Bareje, secteur de Bapere, deux autres corps ont été découverts à proximité de l’église adventiste de Musyola.
Par ailleurs, la journée de mercredi a été marquée par la découverte de six corps décapités dans le village de Vuthali, situé dans le groupement Bulengya, toujours en chefferie des Baswagha.
La même source signale également la disparition de quatre habitants après l’attaque survenue à Bareje la semaine précédente.
« Ce mercredi matin, neuf personnes ont été tuées par les ADF. Vers 9 heures, une alerte signalait encore la présence d’hommes armés non identifiés à Kasihi. Deux heures plus tard, six nouvelles personnes ont été exécutées lors du passage des ADF à Vutahi et Kasihiro », déplore Vyanney Kitswamba.
Au total, la protection communautaire affirme que 46 personnes ont été massacrées en l’espace de quatre jours dans la région. Elle s’interroge sur l’inaction apparente des forces de sécurité.
« Comment comprendre que les ADF massacrent 46 personnes en quatre jours sous le regard impuissant des agents de sécurité ? », s’insurge le président du comité de protection communautaire.
Alors que les violences s’intensifient et que les déplacements massifs se poursuivent, les habitants de Lubero appellent une fois de plus les autorités à renforcer la présence sécuritaire dans cette zone devenue l’un des épicentres de l’insécurité au Nord-Kivu. Une attente urgente pour des communautés qui ne cessent de compter leurs morts.
