Au terme d’une finale exceptionnelle et dominée dans les grandes largeurs face à l’Inter Milan (5-0), le PSG a remporté la première Ligue des champions de son histoire ce samedi 31 mai à Munich. Un sacre historique car ce n’est que la deuxième fois qu’un club français l’emporte, mais aussi puisque jamais personne n’avait remporté une C1 avec cinq buts d’écart sur son adversaire en finale
Le match : 5-0
Déterminés à « dominer le match » selon les mots de Luis Enrique, les Parisiens ont d’entrée exercé un pressing haut. D’emblée, Paris a été dangereux. Par Vitinha, d’abord, qui a frappé un coup franc excentré droit dans la surface, avant de centrer à nouveau sans trouver preneur (7e). De premiers avertissements avant cette ouverture du score d’Achraf Hakimi (1-0, 12e), premier buteur en finale européenne pour un club français depuis 29 ans. Le Marocain a été à la conclusion d’une action collective parfaitement initiée par Vitinha, qui a trouvé Désiré Doué sur la gauche de la surface, qui a lui directement servi sur sa droite Hakimi, seul face au but.
Doué a doublé la mise d’une reprise de volée déviée par Federico Dimarco (2-0, 20e). L’ancien Rennais a conclu une contre-attaque née d’un ballon sauvé sur la ligne de touche par Willian Pacho devant Nicolo Barella, puis relayé par Kvitcha Kvaratskhelia jusqu’à Ousmane Dembélé, qui a changé de côté et parfaitement trouvé Doué sur la droite. En souffrance dans le dernier quart d’heure de la première période, les Parisiens ont retenu leur souffle quand la tête de Marcus Thuram sur un corner a frôlé le poteau droit de Gianluigi Donnarumma (37e). Une rare frayeur couplée à la grimace de douleur de Nuno Mendes, toutefois rapidement revenu sur la pelouse.
Et si Paris a raté plusieurs balles de 3-0, notamment par Dembélé juste avant la pause (44e), l’Inter Milan n’a jamais paru en mesure de briser un verrou parisien devenu étonnamment solide. Sur un coup franc lointain des Interistes, Donnarumma a été percuté de plein fouet par Marquinhos. Mais, comme un symbole, le géant italien s’est ensuite imposé au coeur d’une forêt de joueurs pour écarter un corner frappé dans ses six mètres, puis le capitaine brésilien a écarté le danger à son tour du pied droit (54e).
Désiré Doué est le premier joueur à être directement impliqué sur au moins trois buts lors d’une finale de C1 nouvelle version (depuis 1992).
Pourtant dominés dans le jeu lors du second acte, ces Parisiens ultra-cliniques et habités par leur mission ont encore corsé l’addition lors du second acte. Là encore sur un contre éclair initié par Vitinha puis bonifié par Dembélé, Doué a placé Paris à l’abri avec son doublé (3-0, 63e). Avant que l’Inter, muselée de bout et bout et apparue émoussée physiquement dès l’heure de jeu ne coule un peu plus sur le but de Kvaratskhelia (4-0, 73e). Même le titi Senny Mayulu, tout juste apparu sur la pelouse, a pu participer à la fête sur un service parfait d’un autre entrant, Barcola (5-0, 86e). Un but tellement inattendu qu’il ne semble avoir su comment le célébrer.
Ce scénario à sens unique n’a pas empêché les hommes de Luis Enrique de tacler, se battre et courir comme des dératés jusqu’au coup de sifflet final. La recette qui les a portés au sommet de l’Europe se devait d’être appliquée jusqu’au bout.
L’homme du match : Doué, tu ne lui parles pas d’âge
Alors que tout le monde s’attendait plutôt à voir Bradley Barcola démarrer la rencontre, porté par un vent plus favorable ces dernières semaines, Luis Enrique a encore réservé une surprise dans son onze de départ. Une décision aux conséquences exquises, tant Doué a été un acteur central dans le succès du PSG.
Choix fort de l’entraîneur espagnol, qui l’a donc préféré à l’ancien Lyonnais, Doué a donné totale satisfaction jusqu’à sa sortie, à la 65e minute de jeu. Passeur décisif pour Hakimi puis auteur de ses 4e et 5e buts en Ligue des champions cette saison, le joueur de 19 ans a impressionné par sa maturité émotionnelle, pour sa première finale d’une telle envergure. La saison se termine en apothéose pour celui qui fêtera ses 20 ans le 3 juin.