La République démocratique du Congo et le groupe rebelle M23/AFC ont ce samedi 19 juillet signé, à Doha, capitale du Qatar, une Déclaration de principes visant à mettre un terme aux hostilités qui ravagent le Nord-Kivu et le Sud-Kivu depuis plus de deux ans. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères du Qatar.
Cette signature intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, marqué par une recrudescence des violences armées dans les provinces orientales. Depuis janvier 2025, le M23, récemment rebaptisé AFC/M23, occupe plusieurs localités stratégiques, notamment dans des zones riches en ressources minières.
Selon le gouvernement congolais, cette déclaration constitue une avancée diplomatique majeure, s’inscrivant dans le cadre d’une série d’initiatives africaines et internationales visant à mettre fin à l’instabilité chronique qui sévit dans l’Est du pays depuis plus de deux décennies.
« La Déclaration de principes qui vient d’être signée à Doha avec l’AFC/M23, sous la facilitation du Qatar, repose sur le respect strict de la Constitution de la RDC, des Chartes des Nations Unies et de l’Union africaine, du droit international ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la Résolution 2773. Elle s’aligne également sur l’accord de Washington », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Il a précisé que cette déclaration comprend « plusieurs engagements clairs en faveur de la paix, de la protection des civils et de la souveraineté nationale », soulignant que le texte prévoit le retrait non négociable du M23/AFC des zones occupées, suivi du rétablissement de l’autorité de l’État à travers le déploiement des FARDC, de la police nationale, de la justice et de l’administration civile.
« Cet objectif répond à l’aspiration profonde du Président de la République de restaurer la paix dans l’Est de notre pays », a-t-il ajouté.
Du côté du mouvement rebelle, le ton est également à l’optimisme. Benjamin Mbonimpa, représentant du M23/AFC présent aux pourparlers, a salué cet accord comme un tournant historique.
« Les populations vivant dans les zones contrôlées par l’AFC/M23 peuvent se réjouir de bénéficier de la paix et de la protection obtenues. C’est un acquis », a-t-il déclaré à la presse en marge de la cérémonie.
Un accord global attendu dans les prochains jours
La Déclaration de Doha devrait ouvrir la voie à un accord de paix global dans les jours à venir, selon plusieurs sources proches des négociations. Ce futur accord viserait à sceller définitivement la fin des combats et à enclencher un processus de réintégration politique, sécuritaire et socio-économique dans les régions affectées.
Les efforts diplomatiques du Qatar, salués par les deux parties, ont été déterminants dans la reprise du dialogue, alors que plusieurs initiatives régionales, menées par la CIRGL, la SADC et l’EAC, étaient récemment dans l’impasse.
La communauté internationale – à travers les Nations Unies, les États-Unis et l’Union africaine a également joué un rôle de soutien logistique et politique en vue de garantir la tenue des pourparlers dans un cadre neutre et sécurisé.