Depuis plusieurs mois, les violences armées dans les localités de Lumbishi, Bundje, Nyalugusha, Kusisa, Katasomwa, Kitasungulwa et Ramba ont provoqué des déplacements massifs de populations. Fuyant les affrontements, de nombreuses familles se sont réfugiées dans les groupements de Ziralo et Mubugu, territoire de Kalehe (Sud-Kivu), où la pression sur les écoles et les communautés d’accueil est devenue insoutenable.
Selon Alliance Mabuya Bwira, un acteur de la société civile locale, plus de 5 000 enfants déplacés internes n’ont pas un accès garanti à l’éducation. Dans plusieurs écoles, les classes sont bondées, dépourvues de bancs et de matériels pédagogiques.
« Des centaines d’élèves suivent les cours assis à même le sol, dans des conditions inhumaines », dénonce cet activiste de droits humains.
Des écoles débordées et fragilisées
À Ziralo, des établissements comme l’EP Bundje, l’EP Mahugwe, l’EP Nyalugusha, l’EP Musisa, l’Institut Ruchunda et l’Institut Hiango fonctionnent difficilement, certaines ayant même dû être délocalisées. À Mubugu, des structures telles que l’EP Makuta, l’EP Chirimiro et l’EP Muhinguti connaissent les mêmes difficultés.
Outre l’absence criante de fournitures scolaires, les élèves du secondaire se heurtent à la barrière des frais scolaires. Le manque d’infrastructures adaptées oblige les enfants à étudier dans la poussière, exposés aux intempéries.
Une génération en grande vulnérabilité
Beaucoup de ces enfants dorment dans des abris de fortune ou sont accueillis par des familles déjà fragiles. Ils sont menacés par l’insécurité alimentaire, le traumatisme psychologique et le risque d’abandon scolaire.
M. Mabuya avertit également contre les dangers de l’exploitation économique des mineurs.
Un appel à l’action urgente
Le plaidoyer recommande au gouvernement congolais de débloquer des fonds d’urgence pour fournir du matériel scolaire, équiper les classes en bancs et appuyer les enseignants non rémunérés.
Les organisations humanitaires et les partenaires de l’éducation sont, eux, appelés à renforcer les ressources pédagogiques et logistiques, déployer des équipes d’appui psychosocial et intégrer l’éducation dans les réponses humanitaires.
L’éducation comme levier de paix
« Voir des enfants apprendre assis par terre est une honte collective. L’éducation est un droit fondamental et un levier de paix. Ignorer ces besoins, c’est compromettre non seulement l’avenir de ces 5 000 enfants, mais aussi celui de toute une région », insiste Alliance Mabuya Bwira.
À l’orée de l’année scolaire 2025-2026, la situation de Ziralo et Mubugu illustre l’urgence d’une mobilisation rapide et coordonnée pour offrir à chaque enfant un toit scolaire, un enseignant et un avenir digne.
Jackson Maliyabwana