6 décembre 2025
Av P.E. Lumumba
Actualités

Beni : des mouvements citoyens dénoncent des pratiques illégales au centre temporaire de capture des passeports biométriques

Depuis plusieurs semaines, des pratiques jugées « illégales et indignes » seraient observées au Centre temporaire de capture des passeports biométriques de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu. L’alerte a été lancée dans une lettre adressée le 25 novembre au ministre des Droits humains par les mouvements citoyens Filimbi et Badilika, dont une copie est parvenue à la rédaction de Top Buzi FM.

Dans leur correspondance, ces organisations dénoncent des « atteintes et violations des droits humains » dans ce centre, où des agents chargés du contrôle et du traitement des dossiers seraient impliqués dans des pratiques de corruption, de monnayage de services et d’humiliations infligées aux demandeurs de passeports.

Les mouvements rapportent notamment des extorsions orchestrées par certains agents.

« Alors que le tarif officiel du passeport est fixé à 75 USD, payés en banque conformément à la réglementation du Ministère des Affaires étrangères, nous avons documenté des pratiques d’une gravité exceptionnelle, notamment : des agents se réclamant de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) exigent 30 USD auprès de chaque demandeur lors du dépôt de la preuve de paiement bancaire ; Le personnel affecté à la capture biométrique impose 20 USD supplémentaires à chaque requérant. Ces montants sont perçus sans base légale, ni preuve de paiement, et en totale violation du cadre réglementaire en vigueur », peut-on lire dans cette correspondance.

Pour Badilika et Filimbi, Il s’agit manifestement d’un système d’extorsion organisé, susceptible de reposer sur une chaîne de responsabilité hiérarchique au sein des services impliqués.

« Nous avons également constaté que les citoyens qui résistent à ces pratiques, qui refusent de s’acquitter des frais illégaux subissent le mépris et sont soumis à une longue attente : certains patientent entre deux semaines et quatre semaines, tandis que ceux qui cèdent à la corruption sont reçus et servis immédiatement », ont-ils poursuivi.

Face à ces dérives, Filimbi et Badilika appellent l’autorité de tutelle à diligenter des enquêtes approfondies pour démanteler ce réseau mafieux qui, selon eux, s’est installé au chef-lieu provisoire du Nord-Kivu. Ils demandent également que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre des agents qui se seraient rendus coupables de corruption, estimant que ces comportements ternissent l’image de l’État congolais.

Les deux mouvements exhortent enfin les autorités centrales à Kinshasa à intervenir rapidement afin de mettre fin à ces abus et soulager les citoyens qui, affirment-ils, sont quotidiennement maltraités par certains agents affectés à ce centre temporaire.

Par Moses Mumbere

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