31 juillet 2025
Av P.E. Lumumba
Actualités

Addis-Abeba : Kinshasa et Kigali s’accordent sur les modalités du rapatriement volontaire des réfugiés

Addis-Abeba, 24 juillet 2025 – Une avancée diplomatique majeure vient d’être enregistrée dans les relations entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Sous la médiation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), les deux États ont signé ce jeudi un communiqué conjoint, établissant les principes régissant le rapatriement volontaire de leurs ressortissants réfugiés respectifs.

Cette entente tripartite, scellée à l’issue de trois jours de travaux à Addis-Abeba (du 22 au 24 juillet), marque une étape significative dans la gestion du dossier sensible des réfugiés. Les discussions ont été menées à haut niveau, avec la participation du Vice-Premier ministre congolais en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, et du ministre rwandais de la Gestion des urgences – remplacé par la suite par l’ambassadeur du Rwanda à Addis-Abeba, le général Karamba, en raison d’un remaniement gouvernemental.

Dans un contexte marqué par des tensions persistantes à l’est de la RDC et la méfiance réciproque entre les deux capitales, cet engagement se veut un signal d’apaisement. Il s’inscrit dans la dynamique des récents efforts diplomatiques, dont l’accord de paix signé à Washington et la déclaration de principes de Doha entre Kinshasa et la rébellion M23-AFC, soutenue par Kigali.

« Les deux parties se sont engagées à rechercher des solutions durables pour les réfugiés, en conformité avec l’accord tripartite de 2010, et dans le strict respect du droit international humanitaire », a indiqué le ministère congolais de l’Intérieur dans une publication sur le réseau X.

L’objectif affiché est de garantir un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés et déplacés internes, vers leurs zones d’origine. Selon les données du HCR, environ 132 000 réfugiés rwandais vivent actuellement en RDC, tandis que 135 000 Congolais se trouvent au Rwanda. Un enjeu humanitaire de taille, représentant un quart de million de personnes toujours privées de leur terre natale.

La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a souligné l’importance de créer les conditions favorables à ces retours :

« Cette initiative vise non seulement à restaurer la confiance entre les peuples, mais aussi à lutter contre l’instrumentalisation politique des réfugiés dans les conflits régionaux. »

En toile de fond de cet accord, le gouvernement congolais reste ferme sur la nécessité d’un processus rigoureux et transparent, notamment face aux accusations de transplantation de populations dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23. Des allégations que Kinshasa dit vouloir contrer par une approche respectueuse des droits humains et conforme aux engagements internationaux.

Alors que le climat sécuritaire demeure fragile dans l’est du pays, cette démarche tripartite pourrait constituer un pas décisif vers une décrispation durable entre Kinshasa et Kigali. La mise en œuvre concrète de cet accord sera déterminante pour évaluer la sincérité des engagements pris et leur impact sur la stabilité régionale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Prouvez votre humanité: 8   +   3   =