La République démocratique du Congo et le Rwanda ont conclu vendredi 27 juin, un accord de paix à Washington, sous l’égide des États-Unis, afin de tenter de mettre un terme à trois décennies de conflits dans l’Est de la RDC. Ce document représente une avancée diplomatique significative dans une région marquée par des violences récurrentes.
Paraphé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays lors d’une cérémonie au Département d’État, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, l’accord prévoit des engagements politiques et sécuritaires mutuels. Un sommet entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame est programmé pour la fin juillet à la Maison Blanche.
L’accord stipule notamment l’arrêt de tout soutien étatique aux groupes armés tels que les FDLR et le M23, un retrait militaire progressif, le retour des réfugiés, ainsi que l’établissement d’un mécanisme conjoint de suivi et d’une intégration économique régionale.
La signature s’inscrit dans un effort de stabilisation de l’Est congolais, visant à protéger les civils et les déplacés, relancer les investissements dans les infrastructures, l’énergie et, surtout, le secteur minier. Les États-Unis, artisans de cette médiation, cherchent à garantir l’accès aux minerais stratégiques de la RDC tout en limitant l’influence grandissante de la Chine dans la région.
Malgré cet accord, la situation reste fragile. D’après l’ONU, le M23, soutenu par Kigali, contrôle toujours plusieurs zones. La présence rwandaise y a été confirmée par de nombreux rapports onusiens. Les violences ont provoqué des milliers de morts et des millions de déplacés.
Des défis importants persistent : les FDLR n’ont pas signé l’accord et devront être neutralisés, comme prévu par le texte. Le M23 conserve ses positions dans plusieurs localités. Un accord distinct en discussion à Doha avec ce mouvement n’a pas encore abouti. Le succès du processus dépendra de son application effective sur le terrain.
La prochaine étape sera la rencontre entre Tshisekedi et Kagame à Washington fin juillet. L’administration Trump, qui appuie activement cette initiative, y voit une étape clé de sa stratégie africaine. Un accord à Doha avec le M23 constituerait l’étape suivante de ce processus.