16 décembre 2025
Av P.E. Lumumba
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Uvira : l’AFC/M23 se retire, mais pose ses lignes rouges

L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a annoncé, lundi 15 décembre, qu’elle procédera au retrait unilatéral de ses forces de la ville d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette décision répond à une demande formulée par la médiation américaine dans le cadre du processus de paix de Doha.

Présentée comme un geste de confiance, l’initiative intervient malgré ce que le mouvement qualifie de « provocations et abus persistants » de la part des Forces armées de la RDC (FARDC), des groupes Wazalendo et de leurs alliés.

« Afin de donner au processus de paix de Doha toutes les chances de réussir, l’AFC/M23 a décidé d’initier une mesure unilatérale de confiance », indique le communiqué.

Des conditions strictes au retrait

Le mouvement assortit toutefois ce retrait de plusieurs conditions. Tirant les leçons du passé, il affirme que des gestes similaires ont déjà été exploités par ses adversaires pour reprendre des territoires et cibler des civils perçus comme proches de l’Alliance.

L’AFC/M23 appelle ainsi les garants du processus de paix à mettre en place des mesures de gestion de la ville, incluant : sa démilitarisation, la protection des populations et des infrastructures, le suivi du cessez-le-feu par le déploiement d’une force neutre.

Le mouvement met en garde contre toute tentative des FARDC, des Wazalendo ou de leurs alliés de profiter de ce retrait pour reprendre Uvira ou mener des représailles contre des civils. Il assure également qu’il ne permettra pas à des groupes armés hostiles au gouvernement congolais ou au Burundi d’utiliser les zones « libérées » comme bases arrière.

Pressions diplomatiques américaines

Cette annonce survient dans un contexte de fortes pressions diplomatiques exercées par Washington. Le vice-secrétaire d’État américain, Christopher Landau, a qualifié l’offensive récente sur Uvira de « grave erreur », avertissant que le Rwanda ne pouvait « continuer à jouer les mêmes vieux jeux avec le M23 ».

De son côté, le secrétaire d’État Marco Rubio a dénoncé une « violation claire » des accords de Washington, signés début décembre entre la RDC et le Rwanda, et a promis des mesures pour en garantir le respect.

Les États-Unis accusent Kigali de soutenir militairement le M23 et de compromettre les engagements pris dans le cadre des accords de paix, des accusations que le Rwanda rejette catégoriquement.

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