L’avenir socio-économique de Minova est menacé par un grave déficit de connaissances environnementales. C’est l’avertissement lancé par le Bureau de Coordination des Projets de la 8ème CEPAC (BUCOP), qui a organisé une conférence le 8 décembre pour forger un dialogue entre la protection de l’environnement et le développement communautaire dans cette partie de la province du Sud-Kivu à l’Est de la RDC.
L’événement, qui s’inscrit dans le programme de développement du BUCOP, a mis en lumière un défi criant : l’abattage des arbres sans reboisement et le faible niveau de conscience de la communauté quant à l’importance vitale des forêts.
Des Défis Simples aux Conséquences Graves
Selon Solange KASIBA Kabobo, coordinatrice nationale du BUCOP, le problème est fondamental : « Le grand défi est que beaucoup de personnes ne connaissent presque rien de l’environnement, nous allons beaucoup sensibiliser la communauté de Minova pour qu’elle arrive à comprendre qu’elle a intérêt à protéger l’environnement pour son intérêt. Le défi lié au foncier c’est un casse-tête, et surtout que avec la politique de l’aménagement du territoire en RDC, elle est encore nouvelle (…) Donc, le BUCOPE va aussi faire des sommets pour travailler avec le ministère de l’Aménagement du Territoire pour voir comment on peut concilier les efforts en vue de surmonter les problèmes environnementaux. Le message n’est autre que celui de montrer à la communauté de Minova qu’investir dans l’arbre, on se crée des richesses. ».
Les participants ont identifié d’autres obstacles majeurs, notamment l’accès difficile à la terre pour les personnes vulnérables et le manque de maîtrise des avantages économiques liés à l’arbre.
Le Gaz Carbonique, une Épée de Damoclès
Jean Philippe Byamungu Chagiza, expert en environnement et permaculture, a rappelé les conséquences directes de cette déforestation :
« Il fallait revenir sur la protection de l’environnement, la plantation d’arbres… L’abattage sans en planter d’autres est à la base du réchauffement climatique, un défi majeur qui n’épargne pas Minova et le groupement de Buzi, surtout avec la présence du gaz carbonique dans le Golf de Kabuno. »
L’expert a souligné que l’impact des plantations (fruitières, ornementales, et agro-forestières) est crucial, non seulement pour l’écologie, mais aussi pour la rentabilité économique locale.

Un Partenariat pour l’Avenir
Ce plaidoyer reçoit l’appui d’organisations partenaires. M. Guylain Bukome, chargé de programme chez IFRADE (Initiatives de Femmes pour le Développement des Atouts Endogènes), a salué le BUCOP comme un partenaire de taille. Il a insisté sur l’objectif commun de faire la liaison entre l’environnement et le développement socio-économique de la communauté.
Il sied de souligner que le BUCOP intervient dans trois volets (environnement, prévention des conflits et genre) et est financé par PMU Interlife, une organisation suédoise de coopération internationale.
