Le journaliste Rachid Kazadi, ancien collaborateur de la Radio communautaire Mweso, a été abattu dans la nuit de vendredi à samedi 6 décembre à Katsiru, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Selon des sources proches de sa famille, il a été ciblé par des hommes armés non identifiés. Ce meurtre plonge une fois de plus la presse du Nord-Kivu dans le deuil, alors que la province fait face à une série noire d’attaques contre ses journalistes.
Ce drame s’ajoute à au moins trois autres assassinats enregistrés en moins d’un an dans la région, des crimes souvent perpétrés dans des circonstances encore mal élucidées. À chaque nouvelle perte, la communauté médiatique exprime non seulement sa douleur, mais aussi un profond sentiment d’abandon. Les professionnels dénoncent notamment l’absence de mesures concrètes de protection, alors même que les violences se multiplient.
Au Nord-Kivu, les journalistes exercent dans un climat où la peur est devenue une compagne quotidienne. En travaillant au cœur d’une zone de conflit, ils évoluent dans un espace miné par des menaces multiples : d’un côté, certains groupes armés hostiles à toute information jugée sensible ; de l’autre, diverses pressions émanant d’acteurs civils, politiques ou sécuritaires.
Dans un tel contexte, le simple fait d’informer devient un acte de bravoure. Malgré les risques, les professionnels des médias poursuivent leur mission : donner la parole aux communautés, documenter les réalités locales et rapporter les faits avec rigueur souvent au péril de leur propre vie.