À Kalehe, dans le groupement de Ziralo, les autorités locales tirent un nouveau cri d’alarme. Une double épidémie, rougeole et paludisme, touche désormais une large majorité de la population. Selon le Chef de groupement, Maunga Tchanda Christophe, près de 80 % des ménages seraient affectés.
Dans une correspondance adressée le 29 novembre dernier, aux services compétents, il rapporte que la rougeole touche surtout les enfants, tandis que le paludisme n’épargne aucune catégorie d’âge. Les structures sanitaires locales le Centre de Santé et le Centre Hospitalier de Ziralo peinent à répondre à l’afflux de patients, faute de médicaments, d’intrants et de personnel. Les équipes de Médecins du Monde, également actives dans la zone, disent avoir atteint leurs limites opérationnelles.
Plusieurs dizaines de décès ont déjà été enregistrés, et le risque d’une augmentation de la mortalité demeure élevé sans soutien rapide.
Le Médecin Chef de Zone de Bunyakiri, le Dr Marcus Ciralo confirme l’alerte. Il pointe du doigt la faible couverture vaccinale, particulièrement parmi les enfants, un phénomène amplifié par les déplacements massifs dus aux combats opposant les FARDC au M23. Les enfants déplacés seraient les plus durement touchés.
« On a trouvé que dès le début des affrontements, beaucoup de cas n’étaient pas vaccinés à cause des déplacements massifs. C’est pour cela que dans l’axe Ziralo, il y a beaucoup d’enfants qui souffrent de la maladie de rougeole. Nous demandons à l’Etat, s’il peut organiser une campagne de vaccination dans toute la zone de santé, et aussi aux partenaires de pouvoir nous aider à disponibiliser les antigènes et aussi les intrants par rapport aux moyens logistiques et aussi financiers », explique-t-il.
Le Chef de Groupement de Ziralo et le médecin chef de zone de santé de Bunyakiri appellent à une intervention immédiate afin d’éviter une catastrophe sanitaire dans le groupement de Ziralo.