L’ONG congolaise Journaliste en danger (JED) a rendu public samedi, à Kinshasa, un rapport annuel faisant état de 2 670 cas impliquant des journalistes tués, disparus, détenus ou des médias détruits en République démocratique du Congo depuis 1994.
Selon JED, le métier de journaliste reste particulièrement dangereux en RDC, en raison de multiples pressions d’ordre politique, économique, juridique et judiciaire.
L’organisation souligne qu’elle « tire la sonnette d’alarme » depuis des années face aux « assassinats de journalistes », aux « menaces », « intimidations » et « agressions », ainsi qu’aux suspensions de médias. Elle rappelle également son engagement pour que soit reconnue la « reconnaissance de la Nation » envers les journalistes morts dans l’exercice de leur profession.
Le rapport met aussi en évidence que près d’une trentaine de journalistes assassinés restent inscrits sur une liste non close, les auteurs ou commanditaires étant toujours en fuite. JED déplore « qu’il n’y ait aucune enquête menée par la police ou la justice ».
« À ce jour, ils sont près d’une trentaine sur une liste qui reste ouverte, tant que ceux qui les ont tués ou commandité leurs assassinats continueront à courir… et qu’il n’y a aucune enquête menée par la police ou la justice », indique JED.
Plus largement, la RDC présente des violations dans l’ensemble des neuf catégories d’atteintes à la liberté de la presse identifiées par JED et Reporters sans frontières, notamment les assassinats, les arrestations, les violences physiques et les actes de censure.
La forme d’atteinte la plus répandue demeure l’arrestation et la détention de journalistes, pour des durées variables. Elle est suivie par la censure, qui comprend la fermeture de médias, la suppression d’émissions ou la destruction de matériels afin de réduire au silence certaines rédactions. Les violences physiques arrivent en troisième position, certaines se soldant par des assassinats souvent précédés de menaces explicites ou implicites.
