23 octobre 2025
Av P.E. Lumumba
Actualités Politique

RDC : L’opposant Seth Kikuni annonce sa libération après une brève détention par les services de renseignement

L’opposant congolais Seth Kikuni a annoncé dimanche soir sa remise en liberté, après avoir été interpellé la veille à son arrivée à l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa. Il attribue cette arrestation à l’Agence nationale de renseignements (ANR).

« Après une journée aux mains de l’ANR, où j’ai été arbitrairement détenu dans une cellule souterraine non éclairée et non aérée avant d’être auditionné, je suis enfin libre », a-t-il déclaré dans un message publié sur ses réseaux sociaux.

M. Kikuni affirme que ses téléphones portables ainsi que d’autres effets personnels de valeur sont toujours entre les mains des agents de sécurité, qui les auraient confisqués « dans le but de fabriquer des pièces à conviction ». Il a tenu à remercier toutes les personnes ayant œuvré pour sa libération, tout en réaffirmant son engagement dans « le combat pour la liberté », dénonçant une « tyrannie » et une « dictature » qu’il accuse de s’installer en République démocratique du Congo.

Une arrestation critiquée par l’opposition

Le mouvement Sauvons la RDC, plateforme d’opposition à laquelle appartient Seth Kikuni, avait vivement réagi à cette interpellation, survenue samedi 11 octobre à l’aéroport, alors que l’opposant rentrait de Nairobi. Dans un communiqué, le mouvement avait exigé sa « libération immédiate et sans condition », accusant les services de sécurité d’avoir saisi son passeport et ses téléphones avant de l’emmener vers une destination inconnue.

Un acteur clé du conclave de Nairobi

Président du parti Piste pour l’Émergence et co-président du cadre de concertation du conclave de Nairobi (tenu les 14 et 15 octobre), Seth Kikuni avait lu la déclaration finale de la rencontre. Organisé sous la présidence de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, le conclave réunissait plusieurs figures de l’opposition, dont Augustin Matata Ponyo et Raymond Tshibanda. Ensemble, ils y ont dressé le tableau d’une « crise multiforme » en RDC et plaidé pour l’ouverture d’un dialogue inclusif en vue de « restaurer la démocratie ».

Fait troublant : à la veille de son interpellation, M. Kikuni avait publié sur le réseau X (anciennement Twitter) un message aux accents prémonitoires :

« Objectif du week-end : rentrer au pays et traverser la vallée de l’ombre de la mort sans rien craindre. »

Un parcours judiciaire marqué par la répression

Ce n’est pas la première fois que Seth Kikuni est confronté aux autorités judiciaires. Condamné en septembre 2024 à un an de prison pour incitation à la désobéissance civile et propagation de faux bruits, il avait été libéré en mars 2025, après avoir purgé six mois de détention à la prison centrale de Makala.

Un engagement réaffirmé malgré les menaces

Dans sa déclaration de dimanche soir, l’opposant n’a pas mâché ses mots :

« L’arbitraire et la tyrannie n’auront pas raison du droit et de la démocratie dans notre pays. À bas la tyrannie. À bas la dictature. Sauvons la RDC. »

Un message fort qui témoigne de sa volonté de poursuivre la lutte politique, dans un contexte national marqué par des tensions croissantes entre le pouvoir et l’opposition.

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