21 septembre 2025
Av P.E. Lumumba
Politique

Assemblée nationale/Vital Kamerhe : isolement politique, tensions internes et menaces de destitution

Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, traverse une phase critique de son parcours politique. Selon le journaliste congolais Jean-Marie Kasamba (Télé 50), l’ancien allié de Félix Tshisekedi vit un isolement sans précédent, tant sur le plan politique que personnel.

« Kamerhe ne répondait plus au téléphone. Il s’est replié autour de la famille de son épouse. Il a été porté à la tête de l’Assemblée nationale contre la volonté de l’UDPS et du président Tshisekedi lui-même », affirme Kasamba.

Des relations fragiles avec les anciens alliés

Accusé de double jeu par certains analystes, Kamerhe aurait toujours entretenu des relations ambiguës avec ses anciens partenaires, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. Cette défiance s’est accentuée depuis son élection à la présidence de l’Assemblée, considérée comme une victoire imposée au sein de l’Union sacrée, coalition majoritaire au Parlement.

Une influence contestée au sein de l’UNC

Au sein même de l’Union pour la nation congolaise (UNC), le parti qu’il dirige, la grogne monte. Plusieurs membres pointent du doigt l’influence de son épouse, Hamida Kamerhe, qu’ils jugent néfaste.

« Tous les jours, on entend la même chose : Hamida est la source des ennuis de Vital. Elle s’accroche au pouvoir et a fini par le déshonorer », accuse un cadre du parti.

À Bukavu, certains militants vont plus loin et imputent les déconvenues de Kamerhe à sa propre soif de pouvoir, qu’ils jugent excessive.

La rupture avec Tshisekedi et l’échec de la coalition CACH

Cette crise politique se déroule dans un contexte de rupture définitive avec Félix Tshisekedi. Leur alliance, nouée en 2018 à Genève puis confirmée à Nairobi sous la bannière de Cap pour le changement (CACH), avait promis un partage de pouvoir. Kamerhe devait devenir Premier ministre si Tshisekedi accédait à la présidence. Mais cette promesse est restée lettre morte.

 « Il n’a jamais été nommé Premier ministre comme convenu. Il n’a pas été soutenu pour la présidentielle de 2023. Et aujourd’hui, son fauteuil de président de l’Assemblée est menacé », regrette Homer Bulakali, cadre de l’UNC.

Un contexte politique tendu sur fond de guerre à l’est

Cette tentative de destitution intervient alors que la situation sécuritaire dans l’est du pays reste instable. Des zones entières sont encore sous le contrôle de la rébellion M23, appuyée par le Rwanda. Pour Homer Bulakali, la stratégie du pouvoir actuel détourne l’attention de cette crise majeure.

 « Le président Tshisekedi semble plus préoccupé par un éventuel changement constitutionnel que par la paix et le développement du pays », dénonce-t-il.

Une descente politique irréversible ?

Entre désaveu de la base, tensions internes à l’UNC, rupture avec la présidence et soupçons de manipulation de son entourage, Vital Kamerhe paraît en fin de cycle. Pour certains analystes, sa chute prochaine de la tête de l’Assemblée nationale ne serait que l’aboutissement logique d’un parcours semé d’alliances éphémères et de ruptures fracassantes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Prouvez votre humanité: 10   +   2   =