Le gouvernement provincial du Sud-Kivu a lancé une alerte nationale et internationale concernant la présence accrue de troupes rwandaises dans le territoire d’Idjwi. Dans un communiqué rendu public le 5 septembre, son porte-parole, Didier Kabi, a affirmé que près de 750 soldats rwandais auraient été acheminés par la piste de Musoko.
D’après des sources locales, l’incursion aurait débuté dans la nuit du 3 septembre, lorsque deux bateaux et deux hors-bords transportant des militaires ont accosté dans la zone. Ces troupes, lourdement armées et munies de munitions, auraient procédé à l’arrestation de pêcheurs et de témoins de leur débarquement.
Les mêmes sources rapportent que ces soldats ont ensuite pris la direction de Mugote, où se trouve déjà un contingent rwandais. Parallèlement, le gouvernement provincial dénonce le lancement de travaux de construction d’un camp de la police rwandaise à Bwando, dans le groupement de Mugote, juste en face de la ville rwandaise de Kibuye (district de Karongi).
Pour Didier Kabi, il s’agit d’une violation flagrante de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Il accuse Kigali de chercher à annexer une partie du territoire congolais sous le couvert de la rébellion du M23.
Face à ce qu’il qualifie d’acte d’agression, le porte-parole appelle la communauté internationale à constater cette escalade et à intervenir de toute urgence afin de mettre un terme à ce qu’il décrit comme une politique d’occupation déguisée.
Ce renforcement militaire observé à Idjwi s’inscrit dans un contexte plus large de mouvements similaires signalés à Walungu (Sud-Kivu), ainsi qu’à Masisi et Walikale (Nord-Kivu), où des troupes associées au M23 auraient également été repérées, selon des sources locales.