3 août 2025
Av P.E. Lumumba
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Nord-Kivu : nouvelle vague de déplacés à Masisi face à l’escalade des violences

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) tire la sonnette d’alarme sur une nouvelle crise de déplacement dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Dans un communiqué publié mardi 2 juillet, l’agence onusienne fait état d’au moins 6 768 personnes, soit 1 128 ménages ayant fui les combats depuis le 6 mai 2025.

Ces déplacements massifs sont la conséquence directe d’une intensification des affrontements entre les groupes armés Wazalendo et les rebelles du M23 dans les groupements de Bapfuna, Banyungu et Buabo, situés dans la zone de santé de Masisi.

OCHA souligne que les hostilités le long de l’axe Masisi-centre, Walikale compromettent sérieusement les opérations de secours, dans une région déjà frappée par une instabilité chronique. L’insécurité grandissante complique non seulement l’accès humanitaire, mais met également en péril les populations vulnérables.

À la mi-juin, de nouveaux combats ont été signalés à Bukombo, à une vingtaine de kilomètres de Masisi-centre, entraînant de nouveaux déplacements dont l’ampleur reste encore difficile à évaluer.

Malgré ce contexte tendu, certaines organisations humanitaires poursuivent leurs activités. Médecins Sans Frontières (MSF) Belgique continue de fournir des soins gratuits, notamment en nutrition, à Masisi-centre. Le centre de santé de Mutiri bénéficie également d’un soutien médical et nutritionnel depuis mai, grâce à l’appui de l’ONG Première Urgence.

Parallèlement, environ 4 347 déplacés, regroupés en 621 ménages ont trouvé refuge dans les villages de Jacques I, Jacques II, École I, École II et Kilalo, dans l’aire de santé d’Ushindi, en zone de santé de Birambizo (territoire de Rutshuru). Ces familles ont fui des localités telles que Kazuba, Masha, Kanyatsi ou encore Kinyankuku, en raison des combats survenus entre le 29 mai et le 16 juin entre les Wazalendo du Collectif des Mouvements pour le Changement / Force de Défense du Peuple et les combattants de l’Alliance Fleuve Congo / M23.

À cela s’ajoutent 1 895 ménages retournés entre février et avril, à la suite du retrait de l’AFC/M23 de Goma et du démantèlement des camps de déplacés autour de la ville.

Selon OCHA, plus de 17 600 personnes réparties dans 2 516 ménages vivent actuellement dans des conditions de vulnérabilité extrême et nécessitent une aide humanitaire urgente.

Malgré la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, la situation dans l’est du pays reste instable. Les violences se poursuivent, alimentant une crise humanitaire en constante aggravation.

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