Un calme précaire s’est réinstallé ce dimanche matin 19 octobre dans le territoire de Nyiragongo, après des affrontements survenus dans la nuit dans plusieurs localités, notamment Mudja, Turunga, Mutaho et les abords du parc national des Virunga.
Selon des sources locales, des miliciens Wazalendo auraient quitté le parc des Virunga pour attaquer les positions occupées par les rebelles de l’AFC/M23, qui contrôlent cette zone depuis plusieurs mois.
Des tirs d’armes lourdes et légères ont été entendus à partir de 3h du matin dans la région de Mudja, semant la panique parmi les habitants. De nombreux civils ont fui vers des zones jugées plus sûres à l’intérieur du même groupement.
Au lever du jour, les miliciens Wazalendo se seraient repliés dans le parc des Virunga, suite à une riposte armée des forces de l’AFC/M23. Depuis ce retrait, les tirs ont cessé, réinstaurant un calme fragile dans la zone.
Cette attaque a suscité de nombreuses spéculations sur les réseaux sociaux. Certaines informations, non vérifiées, ont suggéré que des localités du groupement de Kibumba avaient été reprises par les FARDC et les miliciens Wazalendo. Toutefois, des vérifications menées auprès de sources locales ont infirmé ces rumeurs : aucune reconquête de territoire n’a été confirmée, et les localités mentionnées restent sous le contrôle de l’AFC/M23.
Par ailleurs, une source contactée à Kiziba, dans le groupement Munigi, a assuré qu’aucune anomalie sécuritaire n’y avait été observée. Les hommes armés identifiés comme des miliciens Wazalendo y auraient été rapidement neutralisés par les rebelles de l’AFC/M23.
Ces affrontements surviennent dans un climat de tension croissante, quelques jours après deux opérations de bouclage menées par l’AFC/M23, notamment à Ngangi 3 le vendredi 17 octobre 2025, et à Kiziba plus tôt dans la semaine. Ces opérations, assimilées à un couvre-feu, ont conduit à l’arrestation de plusieurs jeunes, soupçonnés d’être en lien avec les FARDC, les miliciens Wazalendo proches des FDLR, ou encore des groupes criminels impliqués dans des vols et agressions.
Des sources proches de la rébellion affirment que ces actions faisaient suite à des alertes sécuritaires concernant la présence de miliciens et d’individus perturbant l’ordre dans le territoire de Nyiragongo.
À l’heure actuelle, aucun bilan humain ou matériel précis n’a pu être établi concernant les affrontements entre Wazalendo et l’AFC/M23. Le porte-parole du gouverneur nommé par la rébellion au Nord-Kivu, Kambere Muyisa Lumumba, a appelé à la prudence face aux rumeurs en ligne.
« Méfiez-vous des réseaux sociaux, notre armée révolutionnaire congolaise contrôle la situation », a-t-il déclaré, assurant que « la coalition génocidaire Wazalendo-FDLR a subi de lourdes pertes ».