Depuis plusieurs jours, la ville d’Uvira connaît un climat tendu, marqué par des journées « ville morte » et des tirs sporadiques. En cause : la contestation de certains groupes Wazalendo à l’égard du général Olivier Gasita Mukunda, commandant adjoint de la 33ᵉ région militaire, chargé des opérations et du renseignement.
Ces supplétifs, pourtant censés appuyer les FARDC dans la lutte contre la rébellion de l’AFC/M23, rejettent sa présence en ville.
À Kinshasa, le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge, a pris la défense de l’officier.
« Même quelques personnes à moralité douteuse l’ont accusé d’avoir fait tomber Bunagana, Rutshuru, Goma, Masisi, Kavumu… Le général Gasita est un officier connu avec certitude par la hiérarchie de notre armée. Depuis plus de 25 ans, il n’a jamais travaillé au Nord-Kivu ni au Sud-Kivu. Il n’a été nommé qu’en janvier dernier », a-t-il rappelé.
Le général Ekenge a insisté sur le caractère national de la fonction militaire :
« Un officier n’appartient pas à une communauté, il est au service de la nation. Un militaire communautaire n’existe pas. »
Selon lui, les critiques actuelles relèvent d’une manipulation destinée à diviser l’armée et ses supplétifs :
« Des officines de l’ennemi ont créé cette histoire pour opposer les FARDC aux Wazalendo. Certains ont été manipulés pour semer le désordre. Mais l’ennemi profite de cette distraction. Ressaisissons-nous. »
Il a par ailleurs rappelé les succès du général Gasita dans d’autres provinces :
« À Yumbi et Bolobo, il a ramené la paix et restauré l’autorité de l’État. »
En attendant, le général Gasita demeure en fonction. « Il n’y a aucune ordonnance présidentielle qui le décharge. Il est et reste commandant adjoint de la 33ᵉ région militaire », a confirmé le porte-parole.
Ces tensions s’ajoutent à un contexte déjà fragile dans l’Est de la RDC, où les rivalités entre l’armée et les Wazalendo persistent depuis la chute de Bukavu aux mains de l’AFC/M23 en février dernier.